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    Cinq priorités pour les achats du secteur public en 2025 et au-delà

    Cinq priorités pour les achats du secteur public en 2025 et au-delà

    L’année 2024 a été largement reconnue comme une année électorale marquante, avec plus de soixante pays organisant des scrutins majeurs. À travers le monde, les gouvernements en place ont dû faire face à la montée de la contestations de leur population et une demande de plus en plus forte pour une amélioration des services publics. Un grand nombre des populations considère que leurs impôts ne sont pas correctement utilisés, en raison de retards dans des projets d’infrastructure, de hausse des coûts et la difficultés de certains services publics à répondre à une demande de plus en plus pressante.

    Fort de mon expérience à la tête de programmes d’amélioration des performances commerciales au sein d’organismes publics, j’ai pu constater de près les difficultés rencontrées par les professionnels des achats. En dépit de différences entre les pays, de nombreuses priorités et solutions liées au secteur public dépassent les frontières. Voici cinq éléments clés qui peuvent orienter les décideurs et les professionnels du monde entier.

    1. Apporter la preuve d’un retour sur investissement

    L’un des principaux défis des entreprises publiques dans le monde entier est le contrôle et la vue du retour sur leurs investissements technologiques. Des conseils municipaux aux agences nationales, les départements achats ont souvent du mal à évaluer le retour sur investissement de leurs solutions technologiques. Ce défi ne concerne pas uniquement le secteur public ; les entreprises privées y font face également.

    Avec l’engouement autour de l’intelligence artificielle, le risque est de mal allouer les ressources en raison de stratégies mal conçues et de déploiements inefficaces. Pour prévenir ce risque, il est essentiel de définir des indicateurs clairs de retour sur investissement et d’en assurer le suivi continu. À l’échelle mondiale, les entreprises ont connu les pièges liés aux investissements dans des technologies tendance sans évaluations rigoureuses – les leçons tirées résonnent dans le monde entier. Les professionnels des achats dans le secteur public doivent adopter une approche pragmatique pour mettre en place l’IA et d’autres technologies, en s’assurant que les investissements génèrent des bénéfices concrets.

    En Amérique du Nord, par exemple, les conseils municipaux associent de plus en plus leurs investissements technologiques à des résultats quantifiables, comme des réductions de coûts et des améliorations dans la prestation des services, établissant ainsi des repères à suivre pour d’autres.

    Question de réflexion pour les dirigeants : De quelle manière mesurez-vous et communiquez-vous les bénéfices concrets de vos investissements technologiques aux parties prenantes ?

    2. La facilité d’utilisation ne suffit pas

    Bien que la complexité d’utilisation explique pour beaucoup la limitation de l’adhésion, la résistance au changement représente aussi un obstacle de taille. Que ce soit en Europe, en Asie ou en Amérique, les entreprises s’interrogent : « Si les méthodes en place ont donné des résultats corrects, pourquoi remettre en question les valeurs sûres ? » Les dirigeants de chaque pays doivent encourager l’adoption des technologies en soulignant leurs avantages, à savoir leur transparence accrue, le gain d’efficacité et une meilleure collaboration entre les départements.

    Les responsables des achats doivent favoriser l’adoption des technologies en veillant à ce qu’elles soient conformes à la fois aux objectifs globaux de l’organisation et aux besoins spécifiques des utilisateurs. Dans les régions où la main-d’œuvre est variée et les compétences numériques variables, des programmes de formation adaptés localement et le fort soutien des dirigeants sont indispensables. Au Moyen-Orient, par exemple, le secteur public a su allier des projets de transformation numérique à des efforts spécifiques pour développer les compétences des collaborateurs.

    Question de réflexion pour les dirigeants : Votre planning de formation et de communication parvient-il à relever les défis et la résistance liés à la digitalisation dans vos équipes ?

    3. Les départements achats doivent adopter les solutions innovantes

    À travers le monde, les responsables des achats sont souvent éloignés de la conception, du développement et du déploiement des nouvelles solutions adoptées. Cette distance entraîne de la frustration et empêche la pleine exploitation de leur potentiel. Les dirigeants doivent s’impliquer activement dans la mise en place des solutions pour garantir l’alignement avec les besoins de l’entreprise et inspirer confiance à leurs équipes.

    Par exemple, dans les pays dotés de systèmes achats avancés, comme ceux de Scandinavie, l’implication directe des directeurs dans le test et l’affinement des solutions technologiques a favorisé des taux d’adoption plus élevés. À l’inverse, si la direction est moins impliquée, le déploiement est plus compliqué. En Asie du Sud-Est, une forte implication des dirigeants dans l’innovation en matière d’achats est apparue comme un moteur clé de succès dans les projets de santé et d’infrastructure.

    Question de réflexion pour les dirigeants : Quel est votre niveau d’implication dans les processus de déploiement des technologies au sein de votre entreprise ?

    4. Combler les lacunes d’utilisation des données et de connaissances

    Les organismes publics du monde entier sont confrontés à des données fragmentées et désorganisées, ce qui nuit à leur capacité à exploiter pleinement les données liées aux achats, à la prestation de services et au comportement des fournisseurs. Des investissements dans les données et les analyses avancées peuvent générer des atouts significatifs, notamment en termes de réduction des coûts et de prise de décision stratégique.

    Il est toutefois essentiel de maintenir cette dynamique. En Amérique latine, par exemple, l’engouement initial suscité par les projets de modernisation des données s’essouffle à la fin du déploiement, ce qui conduit à une perte d’opportunités pour garantir un succès à long terme. Pour prévenir ce phénomène, les entreprises doivent instaurer une culture d’amélioration continue et de collaboration, en considérant les données comme un véritable atout stratégique, sur le long terme. De même, les établissements publics en Afrique montrent que le partage de données entre les départements peut conduire à des gains d’efficacité et à une amélioration de la qualité des services dans la santé et l’éducation.

    Question de réflexion pour les dirigeants : Votre organisation encourage-t-elle activement une culture où les données sont perçues comme une ressource stratégique sur le long terme ?

    5. Mener une analyse bottom-up des facteurs de coût

    Partout dans le monde, les établissements publics peuvent tirer parti des pratiques de l’industrie et du secteur privé dans le domaine de l’analyse bottom-up des facteurs de coût. Des techniques comme « clean-sheet analysis » — qui consiste à comparer les coûts de référence pour identifier les inefficacités et négocier de meilleures conditions — deviennent de plus en plus pertinentes.

    À titre d’exemple, les équipes achats d’établissements publics en Afrique ont brillamment exploité des analyses de coûts détaillées pour optimiser les dépenses de la supply chain et améliorer la qualité du services dans des secteurs clés comme la santé et l’éducation. En Amérique du Nord, les agences gouvernementales réussissent à prévoir les perturbations et à prendre des décisions plus stratégiques en matière d’achat grâce à la modélisation des scénarios. Cela représente un modèle précieux pour les dirigeants du monde entier.

    Question de réflexion pour les dirigeants : Vos méthodes d’analyse des coûts permettent-elles de détecter les faiblesses et de réaliser des économies substantielles ?

    Une approche mondiale

    Malgré les spécificités régionales, les professionnels achats dans le secteur public poursuivent de nombreux objectifs communs : offrir plus de valeur aux contribuables, perfectionner la qualité des services et renforcer la résilience des supply chains. En intégrant ces priorités avec une vision globale, les établissements publics peuvent impulser des transformations profondes, ce qui améliore les résultats pour les citoyens du monde entier.

    Call to Action : Pour les décideurs dans le secteur public qui souhaitent accélérer la transformation dans le domaine des achats, explorez notre centre de ressources où vous trouverez des outils pratiques et des études de cas pour renforcer l’innovation et la résilience dans votre stratégie. Discutons ensemble de la manière dont vous pouvez créer un impact quantifiable en 2025 et dans les prochaines années.

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